|
Quels sont tes souhaits pour l’avenir du projet CATALINE ?
Ceux d’un musicien : signer un contrat discographique avec une major, de préférence, monter un vrai groupe, faire un album d’enfer, en vendre 4 ou 5 millions (au moins) et partir en tournée partout ! Ce serait là le scénario rêvé, mais tu me demandes mes souhaits, alors, les voilà !
Cela dit, je suis conscient de la difficulté de la chose car ma musique est résolument Rock. Je me pose donc à contre courant d’un peu tout ce qui sort actuellement, mais je m’en fous. Un de mes copains me dit aussi que mes textes ne sont pas assez consensuels, et à la limite, tant mieux, mais, avec tout le respect que j’ai pour lui je m’en fous aussi ! Il me semble qu’il y ait à nouveau une demande pour des groupes ou des artistes « authentiques », c’est à dire qui jouent vraiment de leur instrument, qui chantent vraiment avec leur cœur, et qui ont des choses à dire. Je suis en accord avec moi-même dans ce style de musique et dans mes textes, et ça, c’est important. En fait, je crois que de plus en plus de gens saturent du « préfabriqué » qu’on leur propose depuis longtemps et du « foutage de gueule » aussi. Je fais référence entre autre à ces émissions de télé-réalité lamentables qu’on nous inflige depuis quelques années. Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos, les concepts marketing d’émissions comme le (défunt) « loft », « star academy » ou « la nouvelle star » sont excellents : le public s’identifie aux participants, et a, de fait, l’impression d’assister en direct à la naissance d’une star. Donc, il achète le disque, les produits dérivés etc. Mais il semble désormais que cette prétendue « télé réalité » ait rendu définitivement antagonistes « audimat » et « dignité ». Cependant, même si certains participants à ces « jeux » tirent habilement leur épingle du jeu et s’avèrent avoir un réel talent, comme Steevy l’ex. lofteur qui a bien su trouver sa place auprès de Laurent Ruquier à la radio, à la T.V., ou au théâtre, toutes les productions discographiques découlant de ces émissions et quels que soient leurs chiffres de vente, manquent cruellement d’âme, de spontanéité et de sincérité. On est en plein dans le domaine de l’artificiel ; il en faut, mais trop d’artificiel appelle de l’authentique. Donc, je ne pense finalement pas être « à la rue » en jouant de mon instrument et en chantant les textes que j’ai écrits. Tout cela m’a par ailleurs inspiré la chanson « C’était qui déjà, la Star de l’an dernier ? »
Pourquoi n’as-tu pas de groupe ?
Je n’en vois pas l’utilité pour me lancer dans mon projet. Cependant, je remonterai un groupe quand j’aurai un éditeur et un contrat discographique.
Comment comptes-tu t’y prendre pour décrocher un contrat sans tourner ?
Avec mon ancien groupe, on a beaucoup tourné :« caf’conc », clubs, festivals, Zénith (en 1ère parties) ; à vrai dire, on n’arrêtait pas. On avait un bon album, des pages et des pages de bons articles de presse, et on n’a pas accroché une major pour autant. Alors, cette fois-ci, j’essaye autre chose. De toute façon, si un directeur artistique pense que Cataline peut vendre 3 millions d’albums, il ne s’inquiètera pas de savoir si, actuellement, je tourne ou pas.
D’où te vient l’inspiration ?
D’un peu tout ce qui se passe autour de moi : je me sens en fait assez concerné par beaucoup de choses et j’essaie de sensibiliser les gens à ces choses-là. Par exemple, avec un morceau comme « Tous Ego », si j’arrive à interpeler quelqu’un sur des sujets aussi graves que le travail des enfants dans les pays sous-développés, si cette même personne n’achète plus une chemise à 4 Euros en provenance d’Asie du sud-est ou d’ailleurs, ce sera une très bonne chose. D’autres sujets m’interpellent également, comme la guerre entre Israéliens et Palestiniens. J’en ai fait un morceau qui s’appelle « C’est Le Même Dieu ». Je traite également de la peine de mort dans « Entendre Ma Voix » : pour cette chanson, j’ai essayé de parler du sujet de façon différente de ce que l’on a l’habitude d’entendre. Je me suis mis dans la peau d’un juré qui doit statuer sur le sort d’un tueur d’enfants, dans un pays où la peine de mort est en vigueur. Ce juré est a priori contre la peine capitale, mais, forcément, au cours du procès, il lui passe par la tête les idées les plus folles…
« Fous et Usage de Fous » traite de la corruption en politique et de tous ceux qui se sentent au-dessus des lois en général. Je dévoile également un petit côté nostalgique avec « Mes 20 Ans sont Restés Là-Bas » qui parle des quartiers pourris de Londres dans lesquels j’ai habité quand j’avais 20 ans, et de toute la chaleur que l’on pouvait finalement y trouver.
« Le Chant Des Sirènes » traite de la mondialisation, « Droppé Sur La Zone » est une chanson beaucoup plus personnelle : elle parle d’un sport qui me tient à cœur, et que j’ai eu la joie de pouvoir pratiquer, en l’occurrence, le parachutisme.
Comme tu peux le voir, l’inspiration arrive de toute part, si tant il en est que ma sensibilité est exacerbée quant à tel ou tel sujet.
Justement, c’est assez étrange, au vu des sujets que tu abordes, de voir que tu compose également pour des équipes de foot.
Et alors ? Pourquoi cela serait-t-il étrange ? J’ai bien écrit un texte qui traite de parachutisme, pourquoi je n’écrirais pas pour une équipe de foot, en particulier celle que je supporte ? (ndlr : l’AS Nancy Lorraine). D’ailleurs, la chanson « Allez Nancy ! » et le C.D qui est sorti sont une très bonne chose pour plusieurs raisons : premièrement, il m’a permis de cumuler avec succès 2 passions, le foot et la musique, et deuxièmement, tous les bénéfices des ventes de ce C.D. seront reversés à deux associations : ELA, l’Association Européenne de Lutte contre les Leucodystrophies, et l’Equipe de France de Football des Transplantés, qui m’a demandé de lui écrire son hymne « 22 sur le terrain » dans le cadre d’une promotion originale du don d’organes.
Et là, on retombe dans ton domaine de prédilection, la Chanson/Rock à texte…
Donc, comme tu vois, il n’y a pas d’antagonisme entre chanson à texte et football, même si j’admettrai bien volontiers que le foot n’est là qu’un prétexte pour parler de façon originale du don d’organes. Mais tu vois, je n’aurais jamais rencontré Manu Schmit, le capitaine de l’équipe des transplantés si je n’avais pas auparavant écrit la chanson « Allez Nancy ! » pour l’ASNL ; je n’aurais jamais rencontré non plus le concepteur de ces superbes pages web. Comme quoi tout peut mener à tout…
Tu as tout joué sur ces chansons ; où as-tu appris à jouer de tous ces instruments ?
Au départ, j’ai pris quelques cours de guitare.
Ensuite, pour la basse, j’ai appris sur le tas.
Je joue également un peu de piano et de flûte.
Mais à vrai dire, ça n’a rien d’un tour de force : lorsque tu as compris les « mécanismes » de la musique, jouer d’un instrument n’est plus qu’une question de gymnastique.
Je souhaite cependant mettre un bémol à ta question : je n’ai pas joué les parties de batterie des morceaux de démo disponibles sur le site, je les ai juste programmées sur PC.
Le solo de guitare de « Fous et Usage de Fous » est lui l’œuvre de mon pote Alain Aimé.
Quant au chant, je sais que ce n’est pas mon point fort, loin de là, mais je tenais vraiment à voir ce que je serais capable de « pondre » seul.
Cela m’a permis de connaître mes qualités et surtout mes limites.
Il n’est donc pas exclu que quelqu’un chante un jour à ma place.
Le mot de la fin…
Il sera pour tous ceux qui bossent dans les fanzines, les radios locales, et toutes ces petites et moyennes structures qui contrecarrent un peu la pensée unique des grosses multinationales et de leurs produits si souvent insipides. Un grand merci à eux d’ouvrir leurs pages ou leurs antennes aux artistes comme moi. Vive la vraie musique, quelle qu’elle soit, jouée par de vrais gens qui aiment ce qu’ils font et qui font ce qu’ils aiment !
|
Cliquez ici pour retourner à la page précédente...
|